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Statut de l’enfant et autorité : à quel prix veut-on faire de lui un adulte

À un âge pourtant avancé de notre civilisation, au sein d'une société occidentale ultra-développée, le statut de l'enfant demeure flou et soulève bien des paradoxes. La crise actuelle en révèle les contours. Dans une nation moderne où l’homme et la femme semblent accomplis en tant qu’adultes et dont la valeur est reconnue, les enfants apparaissent de plus en plus vulnérables face à l’état psychique de leurs aînés sous pression. Comment en est-on arrivé à un tel constat ? Serait-ce un retour en arrière ? La nation reconnaît que son peuple a de la valeur, certes, mais cette reconnaissance semble fondée sur des critères numériques, une estimation chiffrée de ce qu’il représente aux yeux des hautes instances. Aujourd’hui, en raison de la pandémie de Covid-19, c’est un code-barres qui identifie les citoyens ayant rempli le devoir vaccinal – imposé dès l’âge de douze ans – et leur permet de circuler librement et de poursuivre leurs activités. Un QR code, similaire à ceux qu’on retrouve sur les emballages de confiseries achetées en grande surface, devient un sésame, un accès restreint, un prix à payer pour exister dans une société qui, si elle semble avoir perdu la raison, n’a pas perdu ses moyens techniques ni financiers. Une société aseptisée, déshumanisée, qui fonce droit dans le mur, comme frappée dans sa chair pour non-respect des lois naturelles du vivant.

Des citoyens à peine adolescents se voient offrir une place inédite dans la pyramide sociale : ils sont comptés parmi les adultes responsables au nom de la cause sanitaire. Pourtant, les enfants n’ont pas naturellement le désir de gravir les échelons de cette société matérialiste et déconnectée de leur vivance. Leur ambition n’est pas de servir une mécanique de consommation ou de pouvoir, à moins qu’ils ne soient happés par l’attrait du numérique ou des intelligences artificielles mises à leur disposition pour soi-disant leur simplifier la vie. Qualifiés d’innocents, ils s’interrogent sur les mystères de la vie, bien plus que sur la rentabilité ou le rendement. L’appât du gain ne les touche pas encore ; ils troquent quelques cailloux brillants entre eux pour le plaisir du jeu. Ils ne sont pas actifs dans l’économie, ne paient pas d’impôts, et ne devraient donc pas être investis de responsabilités adultes.

Pourtant, le qualificatif de "citoyen" leur est attribué de manière ubuesque, uniquement parce qu’ils sont vaccinés. Ceux qui refusent l’injection sont d’emblée mis à l’écart, comme s’ils étaient les seuls responsables de la propagation virale. Une partie du peuple se retrouve marginalisée pour avoir exercé un droit naturel : celui de disposer de son corps et de sa santé, en refusant un produit expérimental aux effets incertains à long terme. La question n’est pas d’être pour ou contre la vaccination des jeunes, mais de s’interroger sur la part réelle de liberté laissée aux enfants dans cette décision. La pression sur les parents est colossale. Qui, aujourd’hui, peut encore s’arroger une autorité suprême sur un être humain au point de le contraindre à recevoir, ou à administrer, une injection contre son gré ? Même les enfants n’appartiennent pas à leurs parents. Être citoyen, c’est contribuer à la société par ses droits politiques. Mais ici, on place sur un même plan le jeune et l’adulte. L’enfant devient du jour au lendemain responsable de ses concitoyens en recevant une injection qui lui octroie un passe-droit sanitaire. Il est élevé au rang d’adulte non pas par maturation, mais par nécessité logistique. Il ne participe pas encore à la vie politique, ne crée pas de valeur, et pourtant on le charge des mêmes devoirs que ses aînés. À douze ans, il est sommé de faire un choix majeur sans réelle autonomie ni discernement. L’expression "majeur et vacciné", symbole d’indépendance, perd tout son sens.

Les injonctions répétées à la vaccination infantile traduisent l’affolement d’un système gouverné par la peur. Une société en déclin, érigée sur l’apparence, sacrifie sur l’autel de l’urgence sanitaire ce qu’elle a de plus précieux : ses enfants. L’information circule vite, les décisions encore plus, et les citoyens, pris de court, réagissent au lieu d’agir. Cette civilisation brillante en surface sombre en réalité, tiraillée entre son culte de l’efficacité et sa perte de repères humains. La lumière se fait pourtant dans cette obscurité : les masques tombent, les voiles se déchirent, les illusions se dissipent.

L’enfant est précipité hors du berceau pour monter au front, au même titre que ses parents. "Nous sommes en guerre", nous avait-on prévenus. Mais qu’est-ce qui distingue encore un enfant de douze ans d’un adulte dans cette société ? Pourquoi le traite-t-on comme un égal dans les devoirs citoyens, tout en négligeant son droit à la parole ? Est-il considéré comme suffisamment armé pour se défendre sur ce champ de bataille sanitaire ? Qui a peur au point d’ériger ce jeune être en bouclier vivant, souvent non consentant ? A-t-on seulement mesuré l’impact psychologique de cette assignation ? Le temps manque pour réfléchir, et l’espace d’analyse se réduit à mesure que l’urgence domine.

Les hautes sphères semblent avoir avancé l’âge de la majorité en créant un désordre nouveau : les enfants sont traités comme des adultes, et les adultes comme des enfants. C’est le monde à l’envers. Une inversion où la gouvernance, par ses décisions infantiles et inconscientes, fait porter le poids de ses erreurs à ceux qui n’ont encore rien choisi. Une pagaille teintée de peur, où les droits de l’Homme se dissolvent dans une autorité coercitive qui ne dit pas son nom. Alors une question demeure : que signifie être adulte aujourd’hui dans une société infantilisée par un patriarcat qui, au nom du bien commun, infantilise pour mieux contrôler ? Peut-être ne savons-nous plus vraiment ce que signifie "être adulte", et il serait temps d’élever l’enfant au rang qui lui revient. S’il est reconnu comme responsable, il doit être accompagné dans une émancipation véritable, sans demi-mesure. Il est temps de lui accorder un respect accru, une écoute réelle, une confiance totale dans sa capacité à co-construire son éducation. On décide trop souvent à sa place, jusqu’à la majorité, des choix les plus fondamentaux, sans l’inclure dans la réflexion. Il ne s’agit pas ici de choisir entre un manteau rouge ou bleu, mais de décisions vitales, liées à son avenir, à son intégrité physique.

En France, jusqu’à dix-huit ans — ou éventuellement dix-sept en cas d’émancipation — les décisions concernant l’enfant relèvent des tuteurs légaux. Il est mieux considéré qu’autrefois, certes, mais encore loin d’être un sujet de droit autonome. Avant le XVIIIe siècle, l’enfant n’existait pas juridiquement : il était propriété du père. La majorité était fixée à vingt-cinq ans. Jusqu’à cet âge, il n’avait aucun droit. Rousseau, dans L’Émile, dénonce cette injustice. Depuis la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, l’égalité à la naissance est reconnue, en principe. Une reconnaissance législative émerge lentement : en 1833, l’éducation devient obligatoire, puis le travail des enfants est peu à peu interdit. Il faudra attendre le XXe siècle pour voir naître la Déclaration des Droits de l’Enfant, et enfin, en 1989, la Convention internationale qui le consacre comme sujet de droits — mais pas encore comme individu à part entière.

Parmi les cinquante-quatre articles de cette convention, plusieurs ne sont pas respectés. Il est écrit, par exemple, que l’enfant doit pouvoir être consulté pour toute décision le concernant, selon son degré de maturité — et non selon son âge. Pourtant, on le vaccine sans son consentement, on l’oblige à porter un masque des heures durant, malgré les risques avérés pour son développement cérébral, malgré ses protestations, dans le simple but de continuer à vivre une enfance normale : faire du sport, aller au cinéma, fréquenter l’école. Certes, les conditions de vie des enfants se sont améliorées. Mais aujourd’hui, nous assistons à une régression brutale de leurs droits, une involution qui frappe enfants et adultes indistinctement. La crise sanitaire est aussi une crise du libre arbitre. L’enfant est un individu, et pourtant, on l’exclut du processus décisionnel. Il clame pourtant depuis sa petite enfance — dès deux ans parfois — son désir de liberté. Bien sûr, à cet âge, il ne peut choisir en conscience. Mais qu’est-ce que choisir en conscience ? Et qui peut affirmer être conscient aujourd’hui ?

De nombreux enfants ne souhaitent pas être injectés malgré la peur ambiante. En dépit de leur jeune âge, ils évaluent les risques et font confiance à la vie. Ils vous diront que, si cela doit arriver, c’est que "c’était écrit". Cette foi dans le vivant est inscrite en eux. Mais la peur de contaminer les adultes, martelée sans relâche dans les médias, les a profondément marqués. Le traumatisme est là. La culpabilité pèse lourdement sur leurs épaules. L’empreinte est indélébile. Certains enfants expriment leurs doutes, d’autres se taisent. Le consentement des enfants est complexe, car leur affect est malléable. Ils cherchent à protéger ceux qu’ils aiment, et se rallient souvent à leurs décisions. Certains réclament même l’injection, non par conviction, mais pour ne plus avoir peur d’être une menace pour autrui. Avant sept ans, l’enfant ne peut argumenter. Mais passé cet âge, il peut forger une opinion, d’abord par mimétisme, puis par discernement, s’il a été éduqué à la pensée critique.

Aujourd’hui, la jeunesse semble enrôlée dans une lutte invisible, embarquée dans un combat perdu d’avance contre un virus insaisissable. L’enfant participe à l’effort de guerre. Il est "adultifié", soldat parmi d’autres. Demain, il pourra revendiquer le statut d’ancien combattant, pour avoir risqué ou compromis sa vie dans une guerre sanitaire. Peut-être lui réservera-t-on une place d’honneur dans une société ruinée qu’il lui faudra reconstruire. Alors, une dernière série de questions se pose : serons-nous prêts, au sortir de cette nuit, à reconnaître la grandeur des enfants ? Serons-nous capables de leur accorder la parole, de les encourager à l’autonomie, dès qu’ils en manifestent le besoin ? Pourra-t-on enfin leur faire confiance, sans craindre de perdre un pouvoir sur eux, mais en acceptant de le partager avec eux ?

Le monde change. Les jeunes aussi. N’ayons plus peur de leur faire davantage confiance. Soyons les adultes que nous aurions voulu avoir à nos côtés.

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