Primaire2

Pourquoi les jeunes actuels cassent-ils les codes ? Sont-ils des catalyseurs de la Transition ?

Pourquoi nos jeunes transgressent-t-ils de plus en plus les interdits ? Pour quelles raisons brisent-ils les codes ? Qu'est ce qui les pousse à fouler du pied certaines de nos lois ? Mettent-ils notre société en péril ? Y'a-t-il de l' Intelligence dans cette décadence juvénile? Ces jeunes qualifiés de retors sont-ils clairement animés par la volonté de détruire ? Et si c'est un message qu'essaient-ils de nous dire ?

Dans notre monde occidental moderne nous nous accordons facilement sur le fait que le jeune a besoin d'éducation pour pouvoir intégrer et fonctionner dans la société. Des corporations d'individus libres et égaux en droits qui s'organisent et fonctionnent selon un code moral admis. Un consortium humain qui prépare les jeunes à occuper une place quand ces derniers auront atteint la majorité, la maturité ou encore l'âge adulte. La société prévoit qu'une personne devient membre à part entière dès qu'elle est en mesure de pouvoir s'ajouter à la masse en tant que valeur productive, une valeur ajoutée. Le travail étant le ciment qui permet l'articulation des différents organes de sa constitution. Chacun doit trouver son poste dans l'engrenage. Une machine autrefois bien huilée dont les rouages semblent pourtant se gripper tous les jours d'avantage. Quand a lieu cette inclusion dans le monde du travail et qui en détermine le temps ? Est-ce une histoire d'âge, de potentiel, ou encore de compétences ?

Une société est un ensemble de personnes vivant en groupe organisé, caractérisé par ses institutions, ses lois, ses règles, généralement constitué au sein d'un pays, d'une nation. Comment est né le concept de société ? Comment s'est constitué le germe de notre société au fil des siècles ? Pourquoi en sommes-nous arrivés à la formation d' une cohorte d'individus qui semblent plus ego-centrés que centrés, d'avantage en quête d'individualisme que d'individuation ? En son temps Rousseau, philosophe du siècle des lumières désignait la société responsable d'une forme d’aliénation de l'Homme renonçant à ses droits « naturels » au profit de « l’État ». Dans son ouvrage « Du contrat social » écrit en 1762, il fait l'analyse de la relation contractuelle pour tout gouvernement légitime, de telle sorte que soient articulés les principes de justice et d'utilité, afin de concilier l'aspiration au bonheur avec la soumission à l'intérêt général. Il y soutient la thèse qu'une organisation sociale « juste » repose sur un pacte garantissant l'égalité et la liberté de tous les citoyens. Il insiste sur l'ensemble exhaustif de tous les citoyens, opposant leur volonté particulière à la volonté générale qui garantit l'égalité de chacun. Ainsi la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Existe-t-il une liberté commune, une démocratie ou est-ce que cette dernière est une utopie ouvrant tôt ou tard sur des conflits indissolubles  ? Rousseau y écrit « .. S'il n'est pas impossible qu'une volonté particulière s'accorde sur quelque point avec la volonté générale, il est impossible au moins que cet accord soit durable et constant; car la volonté particulière tend, par sa nature, aux préférences, et la volonté générale à l'égalité. Il est plus impossible encore qu'on ait un garant de cet accord, quand même il devrait toujours exister; ce ne serait pas un effet de l'art, mais du hasard. Le souverain peut bien dire: « Je veux actuellement ce que veut un tel homme, ou du moins ce qu'il dit vouloir»; mais il ne peut pas dire: « Ce que cet homme voudra demain, je le voudrai encore », puisqu'il est absurde que la volonté se donne des chaînes pour l'avenir, et puisqu'il ne dépend d'aucune volonté de consentir à rien de contraire au bien de l'être qui veut. Si donc le peuple promet simplement d'obéir, il se dissout par cet acte, il perd sa qualité de peuple; à l'instant qu'il y a un maître, il n'y a plus de souverain, et dès lors le corps politique est détruit.”

Ce passage résonne quelque peu avec ce que nous traversons actuellement en France. Le représentant de notre état utilise ses pleins pouvoirs : exécutifs et législatifs et mène le pays à servir des intérêts politico-économiques extérieurs à lui-même générant de nombreux conflits d'intérêts. Tout cela est conduit le plus souvent sans l'avis général du peuple qui pour rappel est seul souverain depuis la rédaction des fondements de la constitution. Ainsi, le pays se retrouve englobé dans un conflit militaire, gouverné par une instance européenne qui lui coupe ses vivres et le fragilise encore davantage dans sa crise sociale amorcée voilà trois décennies.

Aujourd'hui, sur le sol du pays des droits de l'Homme, les citoyens se voient restreints dans leurs libertés de mouvements, d'expression, de protection de leur identité. Ces deux dernières années les jeunes n'ont pas été épargnés. On peut facilement comprendre alors que la volonté particulière ne coïncide plus avec la volonté générale dont parlait Rousseau. Le contrat de confiance étant mis à mal, les jeunes, représentants d'un peuple sous tension n'ont plus rien à perdre à extérioriser leurs états d'âmes ou leurs desiderata en public. Que signifie pour eux faire partie de la société ? A-t-elle encore de la valeur à leurs yeux ? A l'origine, on parlait de la « cité » du latin : « civitas » désignant dans l’antiquité avant la création des états, un groupe d’hommes sédentarisés libres, pouvant avoir des esclaves, constituant une société politique, indépendante des autres, ayant son gouvernement, ses lois, sa religion et ses propres mœurs. Par extension, ce mot est appliqué à la désignation du lieu où ces hommes se sont réunis et ont créé un habitat fixe, la ville, et où ils avaient organisé un culte.

Au temps Gallo-Romain, la cité prendra le sens de territoire, puis de regroupement de « villas » agglomérées qui donnera naissance à la « ville » qui par extension sera qualifiée de « cité » . Ce terme représente un regroupement d'hommes libres constituant une société politique indépendante, sans le servage, c'est à dire sans pouvoir d'asservissement des uns sur les autres. Au XVIe siècle «  cité » prend pleinement le sens de personne morale, au sens pris actuellement par le terme « société » dans « Société des Nations » par exemple. C'est à la Renaissance que le terme « citoyen » voit le jour désignant les membres de la société qui élaborent un esprit civique commun. Aussi, la société repose-t-elle sur le bon vouloir de ses citoyens à la faire fonctionner selon un code moral qu'ils auront établi ensemble. Un ensemble de droits et devoirs qui reposent sur un socle commun de valeurs partagées et dont les usages garantissent une appartenance collective. Qui sont ces citoyens, à quel âge le devient-on aujourd'hui ? L'objectif fut depuis sa création, de trouver un modèle politique et social idéal. Est-il atteint aujourd'hui ? Comment se porte l'esprit civique de la société française ? Comment nos jeunes transforment-ils cet état d'esprit autrefois normatif et réflexif en une expression plus contractuelle et plus expressive ?

Voici donc peut-être un premier élément de réponse à pas mal de questions posées ci-dessus. Si faire partie de la société, de la cité, ce regroupement d'hommes libres donnait antiquement le « droit de cité », de faire partie et de s'exprimer au sein d'une communauté, aujourd'hui ce n'est plus véritablement le cas. Les jeunes que l'on n'intègre pas, que l'on n'admet pas encore au sens premier dans notre société s'arrangent pour se faire entendre et s'octroient de facto le droit de s'exprimer sous diverses formes, pas toujours des plus convenables, ni des plus respectueuses à propos de cette société qu'ils aimeraient former. Ils souhaiteraient être assimilés plus rapidement après avoir montré de quoi ils sont capables et apporter un nouveau souffle. Ils recherchent un rite de passage, une épreuve d'admissibilité, le fameux droit de cité, sésame de leur indépendance en tant qu'individu responsable.

D'autre part, à l'origine de la cité, de ce regroupement d'individus qui consentaient à vivre ensemble, il y avait un désir de se rassembler pour s'organiser, pour évoluer. Aujourd'hui l'évolution depuis la Renaissance n'est pas nécessairement synonyme de prospérité sur le plan humain car notre société est de plus en plus morcelée, éclatée, divisée, caractérisée par ses inégalités socio-économiques et socio-culturelles. Peut-être que nos jeunes ne voient plus de sens dans cette entité morale que représente leur société tant elle les démoralise de par son fonctionnement qui atteint aujourd'hui ses limites. Les limites archaïques d'un roulement devenu obsolète qui n'accorde pas assez de place aux jeunes en tant que sujets capables, encore trop considérés comme des objets en instance, en transition. Des produits encore en usinage, bientôt en cours de finitions, façonnés d'après un cahier des charges, validés ou recalés par le contrôle qualité de ladite société en quête de satisfaction, sinon de profit dans le placement de ses futurs produits. Ils ont des idées pourtant, un luminous epinoia, un besoin d'émergence, de créativité à mettre en œuvre mais qu'ils ne peuvent exprimer pleinement, ce qui crée une tension colossale dans leur intériorité, génère angoisse et colère. Où peuvent-ils se décharger pour patienter ? Comment exprimer en sourdine cette angoisse de devoir retenir leur feu créateur, cette énergie qui bouillonne en eux ? A qui exposer leur mal-être de ne pas pouvoir être qui ils veulent sans devoir se conformer, sans bouleverser l'ordre des choses ?

Trop jeunes, encore trop immatures. Tamponnés sur le front "non fonctionnels", sans passeport pour jouer au jeu des grands, ils patientent. Ils traînent ou stagnent ici et là, dans leur chambre, dans les rues ou les halls d'immeubles, fréquentent les cours en pointillé et hantent les salons où séjournent leurs parents. Ils entament une errance vagabonde qui les conduit l'âme en peine vers une existence passive, comme en quarantaine. Tels des patients pourtant sains ils remplissent des salles d'attente déjà bondées, des malades en crise de guérison à qui on propose l'anesthésie pour réduire, étouffer leur mal d'être qui ils ne sont pas, des antalgiques pour éteindre la douleur des contractions qui voudraient les faire naître à eux-mêmes, retardant le travail, le rendant plus long et plus laborieux encore. On leur octroie des palliatifs addictifs en tous genres, des divertissements ascensionnels, des objets toujours plus high-tech qui détournent leur attention et font taire leurs mots trop bruyants, leurs maux trop voyants, qui les endorment et les pacifient comme une lente euthanasie de leur esprit réduit au silence. Certains esprits succombent, d'autres adombrent. Des minorités qui se soulèvent et s'élèvent pour réaliser des actions qu'ils voient utiles à l'humanité. Ils disent être comme guidés par une force intérieure qui les pousse à agir. Renonçant au passé traditionnel, au clan, ils partent à la conquête de leur identité réelle, appliquant eux aussi la politique du quoi qu'il en coûte. Cela passe par faire le ménage, créant un vortex qui fait exploser le système tout autour. Le temps de ranger sa chambre correspond désormais au temps d'ordonner la société. Du bruit, ils en font et de plus en plus. Leurs symptômes sont bruyants effectivement et c'est bientôt une évidence que nous ne pourrons plus les ignorer.

L'ordre sociétal les somme à étudier pour s'insérer dans un avenir pourtant devenu opaque. C'est comme ça. Il faut bien travailler à l'école pour avoir un bon travail. Correction. C'était comme ça ! Nous sommes rendus à la fin d'un cycle où les us et coutumes séculaires sont remis en question. C'est la fin de l'ère de l'Homohabitus. Il suffirait pourtant de se souvenir à quel point nos brillantes idées, nos éclairs de génies, ceux qui nous traversaient lorsque nous étions enfants faisaient la surprise et la fierté de nos parents pour que les adultes que nous sommes devenus portent ce même regard et permettent enfin l'expression de leurs potentiels. C'est le champ des possibles qui lutte contre le chant des sirènes. Celui des jolies muses aquatiques et féeriques que les jeunes font dissoner avec celui des sirènes du feu, celles qui hurlent et qui alertent à tous les coins de rue depuis une décennie au moins, depuis deux ans c'est certain, claironnant qu'il est temps de changer de paradigme. Ces jeunes ne veulent plus qu'on leur raconte des histoires à dormir debout, des contes de fées édulcorés et soporifiques, ils ne veulent plus céder au chantage car beaucoup voient leurs parents déchanter, se crisper, souffrir. Pour eux l'heure du réveil a sonné ! Ils sonnent le glas du système en vigueur, son hallali. Mettre à mort la chimère constitue leur rite de passage, tels les guerriers/chasseurs des tribus ancestrales, ils deviennent dignes d'incarner leur grandeur. Une aventure bien réelle, un défi à relever pour lequel ils se savent à la hauteur. Ils ne sont pas remplis d'espoir, mais de certitude. Un monde nouveau s'offre à eux et ils vont le construire avec nous, témoignent certains remis sur pieds après un passage à vide, une dépression.

Il semblerait que le pays va de plus en plus mal sous ses airs de bien portant. Il est inutile de leur cacher son agonie plus longtemps. Nos jeunes ont des antennes, ils sont eux-mêmes des antennes. Ils n'ont pas encore tous les filtres des adultes qui obstruent leurs canaux visuel, sensoriel et vibratoire. Et leur vision comme leur lecture du monde est souvent perçante. C'est sans doute pour ces raisons qu'on sollicite peu leur avis par crainte de voir nos propres œillères percées à jour, nos masques se fracturer. Lorsque nous les écoutons, ils sont d'une éloquence incroyable. Beaucoup déplore s'ennuyer de devoir attendre qu'on leur donne le permis d'êtreté. Et quand après l'obtention du sacro-saint baccalauréat on les écoute enfin, ils doivent encore s'armer de courage et de patience pour s'insérer dans la société comme s'ils devaient se faufiler dans un interstice munis de leur numéro de sécurité sociale et faire la queue sur la parvis du marché du travail, ayant appris à se vendre au préalable pour tenter de se frayer une place. La compétition est rude, on nous le répète depuis le berceau. On est loin du jardin d'enfants où nous n'avions pas besoin de gagner notre vie pour être vivants.

Ainsi, en France, on est déclaré citoyen à dix-huit ans lorsque l'on obtient le droit de vote. Les dix-huit ans marquent l'âge de la majorité,  l'intronisation en tant qu'adulte, c'est à dire un être ayant atteint le degré minimal de maturité requis pour évoluer librement dans la sphère sociétale, le carré VIP. Mais dans les faits est-ce qu' être majeur, être adulte ou encore mature renvoient à la même définition dans notre société ? Ces qualificatifs sont-ils synonymes, complémentaires ? Les jeunes sont-ils forcément moins matures que les adultes ? En effet, ces termes apparemment utilisés couramment dans leur équivalence, en faisant presque des synonymes sont en réalité des états qui diffèrent selon l'âge ou le degré de maturité. Le premier étant bien défini et reconnu par la loi. On est en France majeur à dix-huit ans ou à dix-sept ans par émancipation avec accord parental, c'est à dire que l'on devient une personne responsable de ses actes, libre de la tutelle familiale exercée par les parents. Même si finalement, il est couramment admis que la majorité est réellement atteinte et reconnue comme indépendance totale que lorsque ce dernier est devenu autonome financièrement. Aussi, il n'est pas rare de constater que « majorité » ne rime pas nécessairement avec « maturité » mais qu' être « adulte » ne signifie pas non plus d'emblée être mature. Alors qu'est-ce que cette fameuse maturité qui ne dépend pas non plus de la sagesse acquise au bénéfice des années, comment la définir et que renferme-t-elle réellement ? Que signifie alors être sage ? Pourquoi est-il coutume d'initier les enfants à devenir sages dès le berceau ? Les parents sont-ils eux-mêmes ces fameux sages capables de guider les enfants sur le chemin de la sagesse ultime ? Au regard du chaos mondial dans lequel nous sommes plongés aujourd'hui, n'est-il pas d'utilité publique de se demander : qui est réellement sage aujourd'hui ?

Il convient dans un premier temps de remonter à la source du mot lui-même et de se baser sur son étymologie pour comprendre la substance significative de ce terme utilisé depuis la nuit des temps faisant souvent référence à un état d'être ultime à atteindre et quasi inaccessible sans efforts relaté par de nombreux philosophes. Le mot « sagesse » vient du latin « sapere » qui signifie « savoir » et non connaître; traduction erronée que nous proposent de nombreux dictionnaires sur le net. Il s'agit de remonter à la sémantique très rigoureuse dans l'origine des mots. D'ailleurs, en espagnol, autre langue latine, le verbe « saber » « être le savoir » est bien tiré du latin « sapere » porteur de la racine « ere » signifiant être et non du verbe « cognoscere » qui dans cette langue se traduit par « conocer » de « co-nacer » naître avec. D'ailleurs, l'ironie de la sémiologie involutive en francais et en espagnol a fait que le verbe savoir porte aujourd'hui le radical « avoir » et a perdu sa racine « être » du latin « ere ». Nous avons oublié depuis des millénaires que nous étions le savoir et que ce dernier ni ne s'acquiert, ni ne se possède...  On nous dit dans de multiples définitions glanées ici et là que la sagesse c'est avoir du jugement, du discernement, de l'intelligence et de la connaissance. La connaissance constitue l'ensemble de savoirs construits culturels acquis depuis notre naissance, ainsi qu'un lègue en héritage. Est sage celui qui sait, qui reçoit le savoir instantané pas celui qui connait des mémoires. Ainsi, les parents souhaitent tout cela pour leur progéniture quand ils éduquent à la sagesse, une forme de rectitude conduisant au statut de savant au sens celui qui possède des connaissances et leplus possibles. Une tête bien remplie. « Sois-sage! » Là où eux-mêmes ont éprouvé tant de difficultés à entrer dans les ordres, à accumuler les connaissances et à s'en servir. D'ailleurs ont-ils atteint cette sagesse qu'on leur a commandé au même âge ? Sont-ils devenus intelligents, des savants?

On entend souvent les adultes se plaindre du manque de maturité des jeunes. Jusqu'à un certain âge nous ne blâmons pas les enfants alors que passés sept ans, le fameux « âge de raison » nous ne manquons pas d' évaluer leur degré d'autonomie pour dénigrer complètement leur état d'avancement une fois rendus à l'adolescence quand ceux-ci ne sont pas conformes au schéma évolutif développemental de référence, qu'ils se présentent comme atypiques ou tout simplement hors cadre. Comment mesure-t-on le degré de maturité d'un enfant, d'un jeune, d'un adulte majeur ? Qu'est-ce que la maturité ? Si l'on se réfère aux définitions que l'on trouve dans le Larousse par exemple , la maturité correspond au moment où l'on est mûr, où l'on atteint son plein développement, que l'on devient un être complet. Complet de quoi ? De quoi doit-on se remplir tout au long de notre existence ? Il est alors facile de comprendre combien il constitue un non-sens de se plaindre de la non complétude et du comportement encore en manque de plénitude des enfants, des jeunes. En effet, nous parlons là d'un état d'être qui est atteint seulement lorsque certains paramètres ont été modifiés et réglés dans nos vies. Quels sont donc ces paradigmes qu'il nous faut changer pour atteindre cet état ? Combien d'adultes y compris parmi les seniors sont réellement en plénitude au sens complétude, c’est à dire des personnes qui ne ressentent plus le manque insidieux d'une partie d'elles-mêmes, aussi infime soit-elle? Drôle d'ambition que celle de vouloir éduquer ses jeunes semblables au savoir- vivre alors que ces dernières ne bénéficient souvent que d'une longueur d'avance en terme d’expérience de la vie et qu'elles n'ont pas encore atteint la sagesse qu'elles- mêmes espèrent.

La volonté de cet article n'est pas de faire dans la provocation, mais bien dans la prévention. Force est de constater en tant que professionnels de l'accompagnement que nous voyons de plus en plus d'adultes en perte de repères, de sens, en dépression voire en burn out, des personnes entrées en crise comme le sont les jeunes, les adolescents. Cet essai est bâti sur les commentaires, confessions et autres points de vues des jeunes qui viennent consulter. Ces jeunes signifient bien maladroitement leur refus d'obtempérer davantage. Ils sont au bout du rouleau comme ils disent souvent. Voilà de quoi ils témoignent pour faire émerger ce qu'ils aimeraient voir changer. Nous passons toute notre vie à répondre aux injonctions ambiantes qui pour notre bon développement voudraient nous conduire à la sagesse. Depuis notre naissance nous sommes pris en charge, guidés, orientés, éduqués, conditionnés, formatés pour devenir aptes à nous fondre au sein d'une communauté bien-pensante, bienveillante qui sait mieux que nous ce qui est bon pour nous.

Nous ne pouvons pas vraiment être nous, car on voudrait que l'on soit « eux » tous les mêmes à une distinction près. Ainsi, dès notre plus jeune âge nous sommes soumis à des interdits ou « sens interdits ». On nous détourne avec bienveillance de ces mystérieuses voies à ne pas emprunter, sans issue, des chemins qui nous mèneraient tout droit dans une impasse, qui nous conduiraient inévitablement à notre perte voire à celle du clan ou pire encore celle de la société, mais qui au fond de nous résonnent très souvent avec des non-sens. En effet, petits nous avons souvent le sentiment inavoué de devoir taire le plus sage en nous c'est à dire celui qui sait que ce qui nous est inculqué en terme de savoir-vivre relève souvent de la mascarade, c'est à dire de l'invitation à se masquer pour entrer en parade et se conformer pour être confirmé par effet miroir. Les « ça ne se fait pas! »  ou « ne se dit pas! » ou encore « parce que c'est comme ça! » suivis des « on n'a pas le choix! » et bien d'autres refrains appris par cœur de génération en génération qu'on nous a resservis plus par habitude que par certitude du bienfondé ont rythmé notre enfance et notre adolescence. Il n'y a personne à incriminer pour cela, car il s'agit de mémoires séculaires véhiculées par les inconscients, bagage éducationnel transgénérationnel transmis en lègue. Personne ne peut prendre le risque d'être rejeté par le clan, la communauté par non conformisme, car cela demande une grande sécurité intérieure pour s'ériger en substance en tant qu'individu dans le respect des autres. Ce qui pour l'heure est encore à un stade embryonnaire.

Devenir un individu libre en conscience est en voie d'apprentissage chez de plus en plus de jeunes, mais le chemin d'individuation est long et exigeant. Il demande une rupture progressive mais totale avec les schémas engrammés depuis des générations. S'ériger ne signifie pas forcément se lever contre mais plutôt se verticaliser dans sa propre identité pour fonctionner d'après notre source intérieure et en harmonie avec les autres ce qui n'est pas antithétique mais complémentaire. Des unités bien distinctes qui fonctionnent ensemble en intelligence, voilà ce qui pourrait et devrait être la définition d'une société. Dans ces conditions, il est assez aisé de comprendre pourquoi une forme d'insurrection « naturelle » « innée » au sens où Rousseau l'entendait se met en place à différentes périodes de notre existence comme un signal qui viendrait nous donner l'impulsion de se distinguer pas par orgueil, mais par nécessité vitale d'être qui l'on est intrinsèquement, un être vivant débarrassé de ses mémoires transmises qui l'assujettissent, libre des conditionnements qui répondent à un « cahier des charges sociétal » dans lequel l'uniformisme est plutôt de rigueur, vanté comme gage de gravir avec assurance l'échelle sociale, car mesurable et évaluable aux yeux de tous.

Un enfant ne cherche pas à s'élever sur cette échelle, mais sur celle de l'éther. Qu'est-ce que cela signifie ? L'éther est sa source « primordiale », son espace vital pur avec lequel il a dû couper les ponts dès le plus jeune âge. Depuis des siècles, sa dimension vibratoire, dont la plus connue est l'intuition ne servait pas sur le globe, car non validée par ses pairs dans un monde longtemps régi par des cerveaux rationnels, analytiques dont la recherche de preuves constantes fut le moteur. C'est ce que certains psychologues ont nommé l'ère des « cerveaux gauches ». Ainsi, n'étant pas considéré comme faisant partie intégrante de sa dimension humaine, l'Homme s'est progressivement coupé de sa source, de sa dimension vibratoire. Cependant, depuis la fin des années cinquante, on observe un changement progressif chez nombre d'enfants, encore relativement minoritaires et donc très mal compris par leur entourage, qui sont comme « hermétiques » à une forme de rationalisation cartésienne et se trouvent le plus souvent en difficulté dans leur environnement quotidien.

Dans les années soixante-dix, quatre-vingt déjà, Daniel Kemp, auteur et conférencier québécois, spécialiste des enfants dits particuliers faisait état de ce phénomène. Dans son livre : « Syndrome de l'enfant Téflon », 1988, l'auteur y décrit un enfant sur qui rien ne colle : ni les punitions, ni la culpabilité, ni les compliments, ni les promesses, ni la manipulation, ni la politesse, ni les récompenses. C’est l’enfant qui paraît parfois sans-cœur, solitaire, hyperactif, agressif et hautement égoïste. Il explique, après les avoir étudiés cliniquement quels phénomènes y compris énergétiques régissent ces jeunes. Il précise enfin et c'est là toute la subtilité de leurs comportements que ces jeunes cherchent l'intelligence à faire les choses telles qu'on les leur impose et que si le cas échéant ils ne comprennent pas l’intérêt, ils s’opposent et réagissent parfois violemment. Aujourd'hui ils ont un taux vibratoire mesurable sur l'échelle de Bovis beaucoup plus élevé que celui de leurs parents. Un taux si élevé qu'il ne peut plus passer inaperçu aux yeux de certains experts. L’échelle de Bovis est aussi connue sous le nom de "mesure des niveaux vibratoires". Développée au 19ème siècle, puis au 20ème siècle, elle décrit une autre réalité grâce au biomètre de Bovis. On peut le décrire comme une sorte de diagramme. Les choses ont une énergie et la nature est remplie d'énergies vibratoires quantifiables. L’univers dans lequel nous vivons est constitué d’énergie. Selon la célèbre formule d’Albert Einstein : « Tout est énergie ». Et à l’intérieur de l’énergie se trouve de l’information en mouvement. Ceci signifie que l’énergie est constituée de fréquences en oscillation, produisant des vibrations. La Terre, en tant que partie du “grand tout” qu’est l’univers est faite d’énergie. Elle est un ensemble vibratoire organisant l’énergie sous la forme  de ce que nous appelons « Terre ». Ses énergies sont mesurables, c'est la résonance de Schumann. De nos jours, de plus en plus de ces jeunes s'affirment et sont en souffrance. Beaucoup sont « transitifs » c’est à dire à un degré moins élevé de sensibilité mais tout aussi questionnant.

Ainsi les jeunes vibrent au diapason avec le champ électromagnétique de la planète et y sont plus sensibles bien que la plupart n'en n'aient pas conscience. Tous hypersensibles ou presque, ils ressentent les champs de forces avec plus d'intensité que leurs aînés, mais ne savent pas encore en maîtriser le phénomène. De plus, leur fréquence personnelle est brouillée en permanence dû à notre mode de vie moderne, un environnement pollué par les antennes relais satellitaires, les objets connectés en haut débit, une alimentation chargée de nanoparticules, ce qui perturbe leur propre champ énergétique et les mettent en survoltage. Cela pose de nombreux soucis mentaux et comportementaux. Ils sont de plus en plus inadaptés en milieu scolaire par exemple, car ils bougent, se déconcentrent facilement, ont du mal à réfléchir ou à mémoriser et présentent de fait des troubles du comportement . Ils fonctionnent souvent davantage sur un mode heuristique, intuitif, empirique et vont parfois même se retrouver en décalage total posant de nombreux problèmes aux éducateurs. Il s'agit d'une nouvelle « vague » de « cerveaux droits » qui annonce clairement le changement de paradigme neurodéveloppemental, c'est à dire un contre-courant de pensée qui oblige à reconsidérer la neuro-atypie comme le début d'une nouvelle ère. Depuis les années quatre-vingt, Marie-Françoise Neveu, grande spécialiste de l'enfance et des apprentissages. Psychothérapeute et psychologue clinicienne, psychopédagogue et psychomotricienne elle mène une étude clinique à partir des suivis qu'elle organise auprès d'enfants dits atypiques dont elle relate les résultats dans son ouvrage paru en 2006 : « Les enfants actuels : le grand défi « cerveau droit » dans un univers « cerveau gauche » . Elle évoque le changement de paradigme annoncé avec l'arrivée de ces enfants qui ne rentrent pas dans les cases et qui questionnent les éducateurs. Ces enfants, sont très sensibles, intuitifs et présentent une façon différente de percevoir le monde.

L'enfant a conservé la « mémoire » de sa multi-dimensionnalité au sens qu'il est bien plus qu'un corps physique, palpable, visible, mortel. D'ailleurs cela lui prend des années avant qu'il ne puisse prendre pleinement conscience de son corps physique. Il sait qu'il existe quand il se cogne au coin d'un meuble, ce qui lui rappelle son incarnation dans un corps physique, la densité. Mais il perçoit en réalité l'étendue de ses corps subtils car il est d'abord un « lecteur de vibrations », un décodeur, une antenne. Le fœtus sait déjà lire dans le ventre de sa mère. Il lit son environnement, se tient informé par les vibrations émises que son corps en formation peut décoder, son cerveau n'étant encore pas câblé. La science post-matérialiste nous permet aujourd'hui d’appréhender le champ quantique d'une personne à travers le traitement de la dimension macro et micro de l'univers dont nous faisons tous partie. Ainsi, la physique quantique met bien en évidence l'existence d'un champ morphique, c'est à dire une enveloppe composée de plusieurs strates non visibles qui constituent un individu, ses corps subtils avec ses centres énergétiques qui le relie au champ informationnel des plans de conscience. Aujourd'hui l'enfant reconnecte progressivement avec ses capacités à lire les vibrations. Les scientifiques poste-matérialistes comme Nassim Haramein, physicien/chercheur ou encore Philippe Bobola, Docteur en physique et biologie, anthropologue, ainsi que Philippe Guillemant, physicien quantique et le Dr Olivier Chambon, psychiatre pionnier des méthodes de soins comportementales et cognitives,  promoteur en France de l'approche intégrative psychothérapeutique sont unanimes : Le cerveau n'est pas le centre d'où émerge notre conscience ni le producteur de nos pensées, il est un poste émetteur/récepteur. Un décodeur en somme, un lecteur d'ondes, de fréquences. Les sons, la lumière, le vide, tout est information. Le mot corps en français s'écrit avec un « s » même au singulier ; il serait peut être temps que l'on apprenne à l'école que nous n'avons pas qu'un corps physique, mais bien plusieurs qui constituent notre champ énergétique même si nous ne les voyons pas.

Ainsi, nombre d'adolescents sont capables de lire ces vibrations et ce depuis leur plus jeune âge, même si elles sont encore colorées par un autre plan, car ils sont intuitifs, par encore mentaux, c'est à dire pas encore connectés au mental supérieur. Malheureusement, ils sont assaillis de pensées qui ne leur appartiennent pas et sont tirés vers le bas. Plongés dans l’incompréhension de ce qui leur arrive, ne pouvant en contrôler le flux et l'intensité, ils recoivent un ou plusieurs chocs et entrent en dépression. Ce signal qu'est la dépression est le starter de leur transformation. C'est souvent souffrant voire très souffrant au point que certains tentent de se soustraire à la vie planétaire en tentant de mettre fin à leurs jours ou en adoptant des comportements marginaux, ceux-là mêmes qui questionnent et inquiètent les adultes autour. Leur système nerveux et leurs corps sont plus « électriques » qu'autrefois. Ils doivent décharger le différentiel, car la tension interne est trop forte. Le cas échéant, c'est la foudre qui s'abat sur eux, souvent sur leur entourage perplexe, voire désabusé. Aujourd'hui, cette souffrance peut être grandement atténuée. En effet, nous pouvons leur apporter des éléments de compréhension, de l'information pour adoucir leur traversée et surtout les accompagner à connecter leur propre force, à la condenser et à la déployer, à faire émerger leur plein potentiel. Ils éprouvent de plus en plus de difficultés à être en cohérence avec un système qui se ment dans son intégrité en s'accrochant coûte que coûte à l'ancien. Un système qui demeure pacifié et sourd aux signaux intérieurs qui réclament la protection, le respect  et la valorisation du vivant. Ces jeunes rechignent à l'application de nos règles car ils n'en comprennent plus le sens. Ils ne veulent pas blesser leurs semblables. Ils n'ont pas cette intention première. Ils souhaitent aller bien pour contribuer et mettre fin aux conflits de générations inconsciemment maintenus au nom du conservatisme, de la mémoire de la race, du clan, de la nation, car assujettis à l’inconscient collectif. Ils entrent en crise à l'image du monde qui les porte. Une chrysalide qu'ils se créent pour se transformer et avancer vers un avenir radieux, celui qu'ils entreprennent d'écrire dès à présent.

La Pédagogie Bio-Logique© leur propose un programme complet d'accompagnement à leur individuation. Un suivi qui leur délivre les clés permettant de se prendre en charge sous l'œil avisé de l'instructeur. C'est sur les fondements de la psychologie évolutionnaire, étude de l'évolution de la psyché que repose ce programme de déploiement personnel. Le monde change. Les adolescents s'individualisent pour devenir des êtres affranchis, respectueux et pacifiques, connectés à leur valeur réelle. De futurs adultes en paix, autonomes et responsables qui contribueront à bâtir un monde nouveau dans lequel les lois, les règles et autre code moral seront refondés. Une société basée sur ce que la précédente avait de meilleur reposant sur de nouveaux fondements est possible et c'est ce qu'ils vont créer avec Intelligence.

 
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