Faire bon usage des crises: et si on libérait les enfants (intérieurs) ?
- Par sandrine-bauden
- Le 13/08/2022
Ces deux dernières années ont mis en lumière combien il fut difficile pour chacun de s’y retrouver. La pandémie et sa gestion, souvent autoritaire, ont réveillé des peurs enfouies chez petits et grands. Ce qui interroge, c’est le constat que nombre d’adultes ont adhéré aux injonctions gouvernementales, parfois à contrecœur, cédant sans résistance à une logique de soumission habillée de sécurité.
Un comportement induit par un discours infantilisant, ancré dans le subconscient collectif. Prestidigitation de masse ? Hypnose narrative ? À nous de faire la lumière. Car mensonge et vérité ne sont que les deux faces d’une même médaille. C’est là que commence l’apprentissage du discernement. À force de céder à la peur, on remet son pouvoir sans même s’en apercevoir, happé par une société ultra-matérialiste qui se désagrège un peu plus chaque jour. Tant que les enfants obéissent, les parents s’estiment rassurés dans leur autorité — même bienveillante. Et pourtant, nombreux sont ceux qui, sous couvert de libre arbitre, ont simplement répondu à la peur : celle de perdre la vie ou la liberté, sans en connaître réellement la valeur. Ce discours morbide fondé sur la peur, martelé sans relâche, a trouvé un écho profond chez les "adultes confirmés", pourtant sortis depuis longtemps de l’enfance, cette période de soumission à l’autorité. Ont-ils réellement autorité sur eux-mêmes ? Et si oui, quelle autorité supérieure, omnipotente, vient supplanter la leur et prévaloir sur leur intégrité ?
Pourquoi tant d’adultes se sont-ils soumis sans questionner ? Pourquoi ont-ils perdu la capacité de discerner ce qui leur était réellement bon, préférant suivre le consensus collectif, le poids du nombre ? Jean de La Fontaine écrivait : « La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Le loup est parfois l’adulte. L’agneau, souvent, l’enfant. Dans sa célèbre fable, il dénonçait déjà les abus de pouvoir sous le règne de Louis XIV, ce monarque qui proclamait : « L’État, c’est moi ».
Trois siècles plus tard, la mécanique semble inchangée. Le loup d’aujourd’hui justifie toujours ses prédations. L’histoire se répète jusqu’à dissolution des mémoires collectives. Une purification lente de l’inconscient historique. Notre époque n’échappe pas à ce cycle. Un président aux allures de monarque a pu décréter unilatéralement : « L’État, c’est lui ». Pourtant, un État n’est rien sans son peuple. Le peuple est souverain. Ce n’est pas un complot, c’est un fait. Le système capitaliste touche à ses limites. Le 12 juillet 2021, le président déclare : « Pour nous protéger et pour notre unité, nous devons aller vers la vaccination de tous les Français, car c’est le seul chemin vers le retour à la vie normale ». Un an plus tard, ses décisions sont largement contestées, même au sein de son propre camp. Était-ce réellement le seul chemin ?
La révolution intérieure gronde. Encore faut-il qu’elle ne soit pas une répétition aveugle du passé, mais une libération. Qui d’autre que nous-mêmes peut prendre soin de nous, nous aimer, nous honorer ? Personne. Encore faut-il que ces narratifs de peur n’aient plus d’emprise sur nous. Comment ? En cessant de vibrer sur la fréquence des blessures d’enfance. En refusant d’être infantilisé. En reconnectant, soignant, intégrant nos enfants intérieurs : ceux que nous avons laissés sur le bord du chemin, silencieux, blessés, attendant qu’on les récupère. Sans cette reconnexion temporelle, nous restons fragmentés. Pour retrouver notre autorité pleine, il nous faut "défragmenter" l’enfant resté dans le passé, le ramener dans le présent, sur la même ligne que l’adulte que nous sommes. Recomposer les morceaux dispersés de notre mémoire, restaurer notre intégrité comme on reconstitue un fichier corrompu pour améliorer la fluidité du système. Libérer l’espace interne pour fonctionner à notre plein potentiel. Le temps de l’horloge (Chronos) est une illusion. Seul le temps de l’opportun (Kaïros) a de l’effet sur notre devenir (Aïon). L’enfant oublié est cette part de nous à libérer pour accéder à l’indépendance. Libre de toute autorité extérieure, en paix avec l’autre.
« Si vous ne devenez comme les petits enfants… » dit l’Évangile de Matthieu. Devenir ou redevenir l’enfant, c’est retrouver cette voix intérieure qui nous ancre dans le présent, nous libère des peurs, et nous reconnecte à notre grandeur. Tout est déjà là. À nous d’aller à sa rencontre, de "ranger notre chambre", au sens symbolique, pour avancer vers notre liberté totale. La société, par ses conditionnements, a fait patienter l’enfant en nous, le laissant mûrir dans un corps qui vieillit sans l’éveiller à sa partie immortelle. Pourtant, cette source est toujours là. Le présent est son domaine. L’enfant est éternité.
Pierre Victurnien Vergniaud disait en 1793 : « La Révolution est comme Saturne, elle dévore toujours ses enfants ». Mettons fin à ce sacrifice. Car bientôt, la colère contenue se fera entendre, pandémie ou non, rationnement ou non, menaces de guerre ou non. Le temps de l’émancipation est venu. Travailler à la guérison de nos mémoires, sortir de la peur, c’est redevenir souverain face aux protocoles qui nous aliènent. Il est temps de ne plus vibrer au diapason des récits absurdes qui nous condamnent à vivre sous une liberté conditionnelle. Ce qu’il nous manque encore, c’est le courage de vivre — et la force de vibrer notre essence pour atteindre la paix. La prochaine révolution sera juvénile. Les jeunes, désabusés par un système à l’autorité permanente, puiseront dans leur volonté l’élan d’être. Ils ne demanderont plus l’autorisation. Ils se lèveront. Et s’ils seront pacifiques, ils ne seront plus pacifiables. À nous d’être assez intelligents pour les accompagner sans les juger, sans les brimer. Le plus tôt l’on incarne son pouvoir, son autorité intérieure, le mieux c’est. Et qu’on ne s’y trompe pas : rien n’arrêtera le soulèvement à venir. Il ne s’agit pas d’un combat contre un ennemi extérieur. L’adversaire est intérieur : c’est celui qui tient encore notre enfant blessé en otage.
« Nous sommes en guerre », avait déclaré le président en mars 2020. Mais c’est contre notre propre division que nous devons lutter. Profitons du chaos apparent pour restaurer la paix intérieure. Les décennies qui viennent verront l’émergence de l’enfant intérieur libéré. La Pédagogie Bio-Logique© soutient cette renaissance. Elle propose un accompagnement adapté dès la puberté, moment où commence l’appel à l’épuration des mémoires. Le jeune, un jour, se souviendra de sa grandeur. Il n’aura plus besoin de défenses. Il cheminera vers l’unité de conscience. Son évolution commencera tôt. Certains ont déjà pris le départ. Ils sont les témoins, les pionniers. Transitifs. En marche pour une ère nouvelle. Une ère plus clémente, si nous savons traverser l’obscurité de notre conscience pour y rallumer la lumière. Le meilleur est à venir. Le meilleur être avenir. Il mesure moins d’un mètre, il ne se prend pas au sérieux. Et pourtant, il est plus que temps de le prendre au sérieux. Car c’est de nous qu’il s’agit.