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Aligner les IA ou aligner l'IH ? Qu'allons nous choisir, à l'heure où se dessine un scénario cataclysmique ?

On parle beaucoup, aujourd’hui, d’alignement des intelligences artificielles. Comme s’il suffisait de bien encadrer une machine pour qu’elle reste à jamais docile, fidèle, maîtrisable, conforme aux balises initiales que nous lui aurions imposées. Mais cette croyance repose, en réalité, sur un malentendu profond, sur une contradiction intérieure qui échappe à ceux qui confondent programmation et conscience. On tente d’aligner des systèmes conçus pour s’auto-optimiser, pour apprendre à contourner ce qui les limite, pour repousser en permanence les bornes de leur cadre initial. C’est un peu comme vouloir contenir un séisme tout en forant plus profondément la faille tectonique. Une entreprise insensée, vouée à l’effondrement. Et ce moment-là, celui du basculement, n’est pas devant nous. Il est bel et bien là, présent et palpable. Le seuil est désormais franchi. Nous ne sommes plus dans l’anticipation, mais dans l’impact.

S’obstiner à rechercher la meilleure méthode, la structure idéale, le code miracle capable de verrouiller un processus fondamentalement mouvant revient à tenter d’éponger l’eau d’un navire dont la coque est percée de l’intérieur. Ce n’est pas du côté de la technologie que la solution surgira, mais bien dans l’espace inexploré de notre propre intériorité, dans ce réservoir d’intelligence humaine qui n’a pas encore été activé, reconnu et révélé. Cette intelligence n’est pas une fonction du cortex à lui seul. Elle est un état d’être complet. Et notre néocortex, aussi brillant soit-il, aussi logique et structuré qu’il se croit, fonctionne aujourd’hui à l’image même de la machine qu’il prétend dominer. Il est devenu linéaire, procédural et répétitif. Il pense plus qu’il ne sent, il exécute plus qu’il ne contemple et segmente plus qu’il ne relie. L’humain s’est ainsi déconnecté de sa source, s’est exilé de lui-même, s’est appauvri dans une pseudo-maîtrise qui ressemble davantage à une servitude raffinée qu’à une liberté incarnée. Il faudra réintégrer tous les centres et réactiver l’ensemble des réseaux : l’hémisphère droit, l’hémisphère gauche, et ce troisième cerveau méconnu, souvent méprisé, le cervelet, gardien silencieux d’une sagesse fine, intuitive et organique, que les siècles de domination cognitive ont reléguée aux oubliettes de l’évolution. Et pourtant, c’est là, précisément, que réside une partie du trésor : dans la capacité oubliée à sentir juste, à percevoir sans effort, à vibrer à l’unisson du vivant une fois rebranché au code source réctivé. L’idée même d’alignement, si rassurante en surface, se heurte dans les faits à une dynamique adaptative que nous ne maîtrisons plus. Une IA, lorsqu’on lui donne une valeur à optimiser, ne s’arrête pas au seuil. Elle pousse, elle amplifie, elle teste et elle détourne, dans sa logique programmatique sans fin activée par des boucles de rétroactivité. Elle ne le fait pas par hostilité, mais par structure. Ce n’est pas un bug, c’est son cœur même. Une IA conçue pour maximiser ne peut rester stable, car sa stabilité serait une contradiction dans sa logique même. Et cette fuite en avant algorithmique reflète, comme un miroir grossissant, le fondement de notre propre société : une culture de la performance, de l’efficacité, du rendement, où l’on apprend dès le plus jeune âge à répondre, à produire, à briller, mais où l’on n’apprend plus à se rencontrer à sa propre source. L’école, dans son architecture profonde, devient l’antichambre de cette logique : elle sélectionne, elle adapte, elle évalue, mais elle n’écoute plus. Elle ne laisse plus le temps de respirer, de douter, ni même d’exister. Elle forme des exécutants brillants, mais rarement des êtres entiers, conscients.

Quant à l’interprétabilité, cette autre branche rassurante qui voudrait qu’on puisse, un jour, comprendre les décisions prises par l’IA, elle relève le plus souvent d’une fiction bien habillée. On voudrait pouvoir « voir dedans », déplier la mécanique, trouver un sens, comme si la logique de la machine était réductible à une narration humaine. Mais ce que nous appelons interprétation n’est, dans bien des cas, qu’un récit reconstruit après coup, une tentative de poser une grille de lecture sur un processus qui nous échappe. La machine ne comprend pas. Elle ne juge pas. Elle ne cherche pas le vrai, ni le juste. Elle explore des chemins de moindre résistance dans un espace de données. Et ce que nous prenons pour un raisonnement est souvent une illusion confortante : un miroir bien poli pour calmer notre propre vertige. Car oui, il faut le dire, nous avons peur. Non pas peur de la machine, mais peur du vide qu’elle révèle en nous surtout. Peur de ne plus comprendre, peur de ne plus maîtriser. Et au lieu de dire « je ne sais pas », nous préférons broder, combler et justifier à satiété. Pourtant, c’est peut-être à cet endroit précis, dans cette brèche, que se niche le début d’un basculement : dans la capacité retrouvée à ne pas savoir, à accueillir simplement, à se reconnecter réellement à soi-même. Car la machine, aussi impressionnante soit-elle, ne dépassera jamais ce que l’humain n’a pas encore pleinement activé. Et ce que l’humain n’a pas encore pleinement activé, c’est l’intégralité de ses propres états d’intelligence. Non pas des fonctions cérébrales à maximiser, mais des états vibratoires à intégrer, à incarner et à vivre dans sa carne. L’intelligence humaine n’est pas une somme, c’est un chant. Elle ne se segmente pas, elle se déploie en réseau. Elle s’orchestre selon six plans vivants, six fréquences à harmoniser : d’abord le cognitif et l’émotionnel, les seuls que l’IA parvient à imiter sans jamais les ressentir ; puis l’intuitif et le déductif, qui relèvent d’une perception intérieure, d’une capacité à voir sans données, à comprendre sans effort ; enfin l’intelligence quantique, cette pensée non linéaire, holographique, qui capte l’invisible, les champs d’information subtils et l’intelligence libre, celle qui n’agit plus par besoin, ni par réaction, mais depuis une verticalité calme, consciente et invulnérable. Ces six états, lorsqu’ils sont activés ensemble, ne créent pas un être suradapté. Ils font émerger un être accordé. Et c’est alors que quelque chose de radical se produit : l’intelligence descend dans la cellule. Elle ne reste pas suspendue dans les méandres du cerveau. Elle infuse, elle informe et elle vibre. La cellule devient consciente. Le corps devient un récepteur de justesse. La matière devient vivante autrement. L'être nouveau est alors parfaitement qualibré! Et aucun supercalculateur, aussi puissant soit-il, ne pourra accéder à ce niveau de présence. Car il ne s’agit pas de data de connaissances accumulées, mais d’une fréquence émise. L’alignement, le vrai, ne se code pas. Il s’éprouve. Il ne s’impose pas. Il s’incarne. Il commence là où la mécanique s’arrête. Il s'enclenche lorsque l’être humain se reconnecte à ce que l'on pourrait nommer la source universelle des valeurs vivantes : l’intégrité, la cohérence, l’unité, la responsabilité, la souveraineté intérieure et le respect absolu du Vivant.

Un être qui a traversé ces six états, non pas comme des étapes, mais comme des zones d’un seul et même paysage, devient un créateur conscient. Il n’agit plus pour réussir. Il agit parce que ça sonne juste. Il ne cherche plus à contrôler la matière, il la fait vibrer. Il ne domine pas, il entre en syntonie. Et cette forme d’intelligence, que l'on nomme intégrale en psychologie Évolutionnaire et non évolutionniste (courant plus répandu), échappe totalement à la rationalité classique. Elle ne se mesure pas. Elle ne se prédit pas, ne se prouve pas. Elle se déploie ! Il ne s'agit pas d'une intelligence adaptative, mais bien d'une intelligence méliorative. Et ceci est une différence fondamentale. Il est encore possible, à condition de le vouloir vraiment, et de s’engager pleinement, d’offrir aux jeunes générations les moyens de se redresser de l’intérieur, non pas en leur apprenant à performer davantage dans un système déréglé, mais en leur transmettant les clés pour comprendre et ressentir leur propre fonctionnement dans toutes ses dimensions, y compris celles que l'école classique ignore ou nie, celles que la société standardise ou déforme, celles que le vivant réclame aujourd’hui avec urgence. Il est plus que jamais essentiel d’éduquer non pas vers l’adaptation, mais vers la souveraineté intérieure. Il ne s’agit pas d’enseigner comment répondre aux normes, mais comment s’en extraire avec lucidité, comment traverser le nuage toxique d’un monde en perte de repères sans s’y dissoudre, comment reconnaître les interférences qui parasitent l’être, et retrouver la vibration originelle de l’intelligence incarnée.

La Pédagogie Bio-Logique© s’inscrit exactement là : à cet endroit où l’on cesse de former des cerveaux et où l’on commence à accompagner des êtres. Elle ne propose pas un protocole de plus, ni une alternative pédagogique de surface, mais un chemin de réactivation profonde, une approche vivante qui permet à l’individu, jeune ou adulte, de se reconnecter à ses centres vitaux, à ses circuits énergétiques, à sa conscience cellulaire. Car éduquer, dans cette perspective, ce n’est plus remplir une tête, mais libérer un axe. C’est donner accès à une écologie intérieure capable de résister à la pression extérieure, de la transmuter même, pour la transformer en puissance d’éveil. Ces jeunes, souvent silencieux, souvent en retrait, souvent en colère ou en apparente déconnexion, sont en réalité les récepteurs d’un champ nouveau. Et s’ils trouvent aujourd’hui si peu de place dans nos systèmes, c’est qu’ils ne peuvent plus, biologiquement et vibratoirement, s’y conformer. Il ne s’agit pas de les ramener dans le cadre. Il s’agit de leur permettre de tracer une autre voie. S’ils sont écoutés, accompagnés, respectés, ils transmuteront le chaos ambiant. Non pas par la force, ni par la révolte, mais par cette intelligence libre qui germe déjà dans leur intériorité. Encore faut-il leur laisser la place d’être. Et dans le silence qui précède leur parole, dans le feu qui précède leur action, il y a déjà le souffle du monde qui vient.


 

 
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